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Commentaire du CAFFES- Le risque de rechute dans les emprises sectaires

2 décembre 2016

Lyon : Une jeune femme radicalisée replonge après son désendoctrinement

Elle projetait un attentat-suicide contre la synagogue de Lyon en 2014. Arrêtée à temps, elle est prise en charge dans un centre de « déradicalisation » pour y être désindoctrinée. Finalement, elle replonge dans l’islamisme, profitant du relâchement autour d’elle. Elle a finalement été incarcérée.

Pour lire la suite de cet article, voici le lien: http://france3-regions.francetvinfo.fr/rhone-alpes/lyon-metropole/grand-lyon/lyon/lyon-jeune-femme-radicalisee-replonge-apres-son-desendoctrinement-940952.html

Commentaire du CAFFES:

Cet article nous montre  la difficulté pour les victimes  d’emprise sectaire de s’en sortir. En effet, comme diffusé sur notre site internet et notre plaquette de présentation, l’emprise sectaire est une addiction sans produit.Le manipulateur met  la personne en état de sujétion psychologique  ce qui la frêne dans son quotidien, elle ne sait plus prendre des décisions par elle même, sans se référer à ce que préconise le mouvement, elle a un besoin incommensurable de rester en interaction avec le mouvement.Lors  de son expérience d’emprise sectaire, la personne s’entoure des membres du mouvement, crée un nouveau réseau de socialisation avec des nouveaux amis, une nouvelle famille de substitution, s’interpellant « mon frère », « ma sœur ». Une crise identitaire s’ajoutant à la perte de ses propres repères. C’est pourquoi nous conseillons lors des entretiens familles de garder le lien pendant l’emprise et encore plus après la sortie du mouvement.

Le simple fait de sortir d’un groupe à caractère sectaire n’est en soi pas suffisant pour permettre à la personne de sortir de cette emprise. En effet, une personne peut  quitter le mouvement sans pour autant avoir un déclic, une prise de conscience, seul catalyseur pouvant enclencher la sortie d’emprise sectaire. Sans ce déclic, la personne reste conditionnée, elle conserve les reflexes instauré, au sein du groupe, pouvant parfois » s’auto-manipuler » toute seule.Néanmoins, la personne ne restera pas 24h/24 sous emprise sectaire et a, au cours de la journée des moments de lucidité durant lesquels il est important que l’entourage puisse l’aider à retrouver son esprit critique jusqu’ici anesthésié pour ce mécanisme. Le chemin peut-être long pour sortir totalement de cette emprise, parsemé d’embûches.

Selon l’Institut Fédératif des Addictions Comportementales  » Les adeptes en devenir seront plus vulnérables face à la répétition d’émotions et de sensations liées aux actes groupaux. On va retrouver des troubles liés à la recherche d’effets procurés par le groupe, le gourou et des phénomènes de tolérance et de sevrage comme dans l’addiction. Le manque, la culpabilité, la honte qui existent dans l’engagement sectaire, scandent la temporalité dans l’addiction. »

Alors comme dans beaucoup de cas de sevrage chez les personnes dépendantes aux produits, il y a un risque de rechute.  Cette jeune femme, a eu une rechute et a eu un besoin vital de recontacter le mouvement.