La Nouvelle République – 06 / 08 / 15 – Un « raid à vélo » scientologie dans la région
19 août 2015
Une émanation de l’Église de la scientologie prévoit de manifester la semaine prochaine devant les hôpitaux de Blois, Amboise et Tours. A bicyclette…
Comme ce fut déjà le cas ces dernières années entre Montpellier et Nice, de Paris à Strasbourg ou de Paris à Bruxelles, la « commission des citoyens pour les droits de l’homme » – une association régie par la loi de 1901 – organisera du 10 au 15 août un « raid à vélo » entre la capitale et Nantes. Il s’agira pour cette organisation de « dénoncer les internements psychiatriques abusifs et le non-respect de la loi en psychiatrie », explique un communiqué de presse envoyé à la rédaction de la NR. « Les cyclistes feront escale devant plus de 11 établissements psychiatriques se trouvant sur leur périple », mentionne ce texte. Dans la région, cela concerne trois hôpitaux au cours de la journée du jeudi 13 août : le centre hospitalier de Blois, l’hôpital Robert-Debré d’Amboise et le CHRU de Tours. Un programme chargé qui ne laissera, sans doute, que peu de temps pour goûter aux charmes de la Loire à vélo !
La mise en garde de la Miviludes
Car les manifestants dont le nombre n’est pas précisé ne seront pas vraiment là pour faire du tourisme mais pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme le non-respect par le milieu psychiatrique « de la loi régissant les soins sans consentement en France, réformée en septembre 2013. » Une prise de position qui mérite d’être considérée avec beaucoup de recul car la « commission des citoyens pour les droits de l’homme » n’est autre qu’une émanation… de l’Église de scientologie, ce que l’on peut facilement vérifier sur le site Internet de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).
« Les établissements de prise en charge de patients confrontés à de troubles psychiatriques sont régulièrement sollicités par certaines organisations qui cherchent à intervenir activement dans le domaine de la psychiatrie afin de dénoncer voire de perturber la mise en œuvre des traitements conventionnels, précise la Miviludes. Parmi ces organisations, on trouve la « Commission des citoyens pour les droits de l’homme » ainsi que le « collectif des médecins et des citoyens contre les traitements dégradants de la psychiatrie ». Ces deux structures sont des émanations de la scientologie. Elles procèdent notamment par le recueil d’informations, des enquêtes, des pétitions, des manifestations publiques et des saisines de parlementaires. Certains praticiens membres de ces structures ont pu user de leur titre pour se faire nommer personne de confiance auprès de malades et tenter ainsi de perturber le bon déroulement des soins. Il peut également y avoir des tentatives d’intrusions dans le fonctionnement des services psychiatriques. »
Rappelons au passage qu’au terme d’une longue procédure la justice française a condamné l’Église de scientologie comme personne morale à de lourdes amendes pour « escroquerie en bande organisée » en octobre 2013. La cour de cassation avait alors rejeté le pourvoi déposé par les avocats de la scientologie contre la décision de la cour d’appel de Paris prise en 2012.
Lien vers l’article :