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Santé, jeûne. TerraEco – 01 / 06 / 15 – Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le jeûne

10 juin 2015

Dangereux ? Thérapeutique ? Contre-nature ? Cette pratique – qui attire de plus en plus – génère de nombreux fantasmes. « Terra eco » démêle le vrai du faux. (…)

  • (…) Dangereux ? VRAI et FAUXEn France, le jeûne se pratique essentiellement dans les milieux hygiéniste ou naturopathe, sans contrôle ni encadrement. Dans son rapport de 2009, la mission interministérielle de vigilance et de luttes contes les dérives sectaires (Miviludes) s’inquiétait. « La promotion des régimes restrictifs et du jeûne alimentaire dans la mouvance des thérapies non conventionnelles est préoccupante, écrivait-elle alors. Elle fait courir à ceux qui s’y adonnent des risques majeurs. » Depuis, plus rien.

    Résultat, un internaute qui cherche un endroit où jeûner à plusieurs se verra proposer une multitudes de séjours. « Certains organisateurs de jeûnes n’ont même parfois jamais jeûné, soutient Jean-Pascal David. C’est parce que l’on voyait les offres se multiplier que nous avons décidé de nous réunir autour d’une charte de qualité. Malheureusement, on ne peut rien contre ceux qui n’y voient qu’un business. Il n’y a jamais eu d’accident et c’est peu probable sur des durées courtes mais il est vrai que quelques contrôles ne feraient pas de mal. »

  • Thérapeutique ? JOKERSe sentir neuf, revivre, rajeunir… Les commentaires des jeûneurs sont élogieux, mais arrêter de s’alimenter a-t-il de réelles vertus thérapeutiques ? C’est la question à laquelle Jérôme Lemar, un docteur en médecine, a tenté de répondre en 2011 dans sa thèse de fin d’étudesL’appellation « jeûne thérapeutique » est-elle fondée ou usurpée ? Après avoir passé en revue l’ensemble des travaux disponibles, le doctorant se voit contraint de conclure : « La lecture critique de ces articles a donné des résultats parfois intéressants, souvent contrastés et de faible niveau de preuve à court terme, et des résultats majoritairement manquants à long terme. (…) Enfin, les bénéfices réels liés à ces pratiques sont restés à l’image de leurs mécanismes d’action, inconnus, imprécis et hypothétiques. »

    A l’Inserm, Juliette Gueguen partage ce constat. Les bienfaits du jeûne sont difficiles à évaluer. D’abord parce que la France accorde peu de crédit aux médecines complémentaires. Ensuite parce que les études butent sur des problèmes méthodologiques. « Le jeûne est extrêmement lié à la volonté, il relève d’une conviction intime. Dès lors, difficile de tirer au sort les jeûneurs sans susciter des frustrations, selon que la personne choisie y croit ou pas. Nous sommes aussi confrontés à un biais d’évaluation. Lors des essais cliniques, les patients ne savent pas quels traitements ils suivent, pour que leurs croyances n’interfèrent pas dans les résultats. Avec le jeûne, c’est impossible. Enfin, il y a aussi la difficulté à réaliser des mesures objectives. Le jeûne peut ne pas avoir vocation à faire disparaître des symptômes mais à se sentir mieux de manière générale, ce qui, d’un point de vue clinique, est assez compliqué à mesurer. » Résultat des courses : la médecine s’intéresse de loin à la pratique et les rares chercheurs qui lui accordent quelques vertus – pour alléger les effets indésirables d’une chimiothérapie, par exemple – peinent à décrocher des financements. Et Juliette Gueguen de conclure : « Il existe un fossé entre les données issues de la recherche en milieu médical, hors France, et la pratique du jeûne que les gens peuvent adopter dans des contextes différents. »

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