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Esoteric Mama...? Commentaire du CAFFES
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Esoteric Mama...? Commentaire du CAFFES

17 octobre 2023

« Cercles de femmes enceintes, bénédiction d’utérus, resserrage de bassin … Depuis quelques temps, la maternité (re)devient une période propice aux croyances et aux rites ancestraux… »

Voilà un article paru en kiosque dans le magazine « Les Maternelles » de septembre à novembre 2023 s’appuyant sur deux sages femmes, des professionnelles de santé diplômées d’Etat, à qui une femme enceinte peut accorder sa confiance.

Toutefois, des citoyens ont interpelé le CAFFES face au contenu de l’article dont l’entrée en matière donne le « la », puisque mettant en avant des pratiques ésotériques ayant le vent en poupe depuis bien longtemps mais surtout non fondées scientifiquement – une qualité que l’on serait en droit d’attendre de la part d’un professionnel de santé. Ces pratiques s’éloignent des soins conventionnels et relèvent plus de la croyance que de la science – notamment lorsqu’il est indiqué que « l’utérus regroupe toute la spiritualité », pouvant représenter une porte d’entrée vers des dérives sectaires. Nous sommes loin du rôle d’une sage-femme qui s’adresse à un public pouvant être dans un moment de vulnérabilité.  

Le CAFFES aurait apprécié un peu plus d’appel à la vigilance de la part du magazine faisant écho à l’émission « Les Maternelles », la même émission durant laquelle le CAFFES était intervenu en 2022 pour sensibiliser face à l’emprise sectaire.

Nombres de victimes de dérives sectaires issues du New Age ont dû être secouées par cet article qui n’inclut qu’un très bref passage de mise en garde, perdu au milieu de paragraphes entiers valorisant des pratiques posant question. Pourtant la Miviludes rappelle bien dans son rapport 2021, les risques et dérives pouvant exister lors d’un focus « le féminin sacré : une appropriation du féminisme par les dérives sectaires », interpellant sur l’absence de consensus scientifique autour de rituels tels que « la bénédiction d’utérus » et présentés comme des « règles impératives au bien-être féminin », avec pour possibles conséquences un isolement, une rupture « soudaine avec l’environnement familial ». « Un mouvement qui essentialise les femmes en les réduisant à des organes génitaux ou des facultés reproductives » sous couvert de promotion d’un épanouissement pour davantage de liberté, tel est le masque utilisé pour avancer.

La sensibilisation est une priorité pour sécuriser, et il reste encore beaucoup à faire.