Commentaire du CAFFES sur Version femina – N°725 du 22 au 28 février 2016 – « Ces thérapies courtes ont le vent en poupe »
24 mars 2016
Le CAFFES souhaite appeler votre attention concernant « les thérapies courtes » évoquées dans un article de Version Femina N°725 de la semaine du 22 au 28 février 2016.
Centre d’accueil, d’écoute, d’information, et de prévention, le CAFFES accompagne les victimes directes et indirectes de dérives sectaires. C’est à ce titre que nous souhaitons vous mettre en garde. En effet, dans le cadre de notre activité nous avons observé que certaines techniques thérapeutiques peuvent parfois être source de déviances ayant un impact négatif sur la personne et/ou sur sa santé.
Comme le précise M. Serge Blisko, président de la MIVILUDES : » Au sein de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) nous constatons l’inquiétante montée en puissance des dérives sectaires dans le domaine de la santé. (…) Outre le nombre croissant de « thérapeutes ou dérapeutes » auto-proclamés, un phénomène inquiétant auquel nous assistons est le glissement opéré par des professionnels de la santé entre l’introduction de nouvelles thérapies et la revendication d’une autre médecine.«
Dans l’article précité, trois types de techniques thérapeutiques sont évoquées.
« l’ACT: thérapie d’acceptation et d’engagement », « l’EFT (Emotional freedom techniques) ou techniques de liberté émotionnelle » et « l’AMO/EMA: Actualisation par Mouvements Oculaires »
La première de ces techniques, « l’ACT, dont il est dit qu’elle aurait des effets sur « les troubles anxieux ou de la personnalité, la dépression, les addictions, les phobies, les TOC, les douleurs chroniques… », associe confusément ce qui relève du thérapeute, du psychologue, du psychiatre et du psychothérapeute. Or, on ne peut regrouper sous un même terme : professionnels de santé et praticiens de la santé.
La seconde de ces techniques, l’EFT, « elle prend ses racines dans la médecine traditionnelle chinoise et a été développé par un kinésiologue chiropracteur et par un physiologiste« . Celle-ci est sensé résoudre « malaises émotionnels, douleurs physiques ou troubles : fatigue, insomnie, cauchemars, problèmes digestifs, migraine, rhumatismes, addictions, phobies, manque de confiance en soi, déprime… ». Les praticiens de l’EFT prétendent agir sur ces maux. En utilisant une technique consistant à « tapoter du bout des 10 points d’entrée des méridiens d’acupuncture, en répétant des phrases liées au problème traité, pour rééquilibrer ainsi l’énergie générale de la personne ».
Quand à la troisième, l’AMO, elle a été développée dans les années 2000, par une « maître enseignante en PNL (programmation neurolinguistique) et en hypnose ». Selon l’article, elle peut être utilisée « pour faciliter les prises de conscience et adopter de nouveaux comportements ». Cette méthode consiste à « faire une cartographie des endroits où les yeux vont involontairement se poser lorsqu’on interroge la personne sur son objectif et tout ce qui peut le favoriser ou l’empêcher de se réaliser(…) et donc à partir de ces positions, il devient possible de travailler directement sur les représentations mentales« .
Trois techniques donc pour lesquelles il est toutefois important de rappeler qu’elles sont mises en œuvre par des praticiens qui ne sont pas des professionnels de santé, à l’intention de personnes qui ne sont pas des patients mais bien des clients.
Comme nous l’avons évoqué dans notre commentaire du 2 mars 2016, sur la réflexologie plantaire, ce type de technique thérapeutique ne doit pas se substituer à un suivi médical au risque de compromettre les chances de guérison des clients. Chacun peut bien sûr recourir aux techniques de bien-être de son choix pourvu que cela ne soit pas dommageable pour lui et son entourage. C’est le sens de cet appel à la vigilance.