Parler / être écouté.e
Parce que la parole fait partie intégrante du processus de reconstruction, au CAFFES, tout se passe avec du temps.
Le temps de l’accueil
Sonner à la porte de notre centre d’accueil n’est pas facile, faire la demande d’un rendez-vous ne l’est pas non plus…
Le temps de l’écoute
Avec un bénévole formé à l’écoute. C’est ici que l’association trouve toute sa place, que son caractère familial trouve tout son sens. L’écoute emprunte alors la fonction d’un sas de décompression.
Le temps du récit
Le temps du récit qui s’accompagne souvent de beaucoup de souffrance, de détails livrés en vrac, de questions que la personne se pose : « Comment ai-je pu faire cela ? Suis-je fou ? J’ai fait des choses contraires à la loi ! ». C’est là que la compétence des bénévoles et salariés est nécessaire car il ne s’agit plus d’écouter mais d’entendre certains détails qui finiront par revenir régulièrement.
Ce n’est pas encore le moment pour l’écoutant d’intervenir, il faut laisser à la personne le temps de parole, un temps et une parole qui lui auront été dérobés durant l’emprise subie.
Puis vient alors le temps de l’émotion, des pleurs, des cris, des questions : « Que pouvez-vous faire pour moi? ». Notre réponse bien souvent est de remercier la personne de sa confiance et de lui demander ce qu’elle attend de notre centre. Nous lui précisons que notre association ne fera rien à sa place mais plutôt avec elle. Nous ne sommes pas dans l’assistanat mais dans l’accompagnement.
Nous évoquons alors l’ensemble des services du CAFFES dont elle peut bénéficier afin notamment de libérer sa parole.
Enfin vient le temps de comprendre, de rebondir, de bâtir de nouveaux projets. Parce qu’elle ne peut pas gommer une partie de sa vie, il lui est essentiel de prendre le recul suffisant pour faire ressortir les éléments positifs de l’expérience vécue et ainsi, elle pourra de nouveau avancer et envisager l’avenir.