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Le Parisien – 16.06.2017 – Le débat sur la vaccination obligatoire relancé

29 juin 2017

FAIT DU JOUR. Dans un entretien exclusif, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé, assure qu’elle réfléchit à «rendre obligatoires 11 vaccins».

Quand nous demandons à Agnès Buzyn ce que sera sa méthode de travail, la réponse tient en trois mots : «pédagogie, pédagogie, pédagogie». Il en faudra sacrément à cette ancienne médecin devenue la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé pour mener à bien ce qu’elle nous a révélé mercredi dans son bureau : «Nous réfléchissons à rendre obligatoires, pour une durée limitée, les onze vaccins destinés aux enfants

 

Aujourd’hui, seuls trois le sont (le fameux DT-polio, pour diphtérie, tétanos et poliomyélite). «Dès que l’on parle d’obligation vaccinale, cela déclenche des polémiques, prévient le professeur Alain Fischer, président de la concertation citoyenne sur la vaccination. Malheureusement, il n’y a pas d’autre solution pour lutter contre la recrudescence des maladies infantiles, l’hépatite B, le pneumocoque, la coqueluche. C’est un mal transitoire pour un bien sur le long terme.»

 

Patatechaude héritée de Marisol Touraine

Si Agnès Buzyn relance un débat rendu complexe par la défiance des Français, c’est parce que sa priorité, dit-elle, «c’est la protection des enfants». En ajustant ses lunettes rondes et en agrippant sa pochette bleue, elle égrène les chiffres : «24 000 cas de rougeole depuis 2008, 10 morts, 1 500 infections pulmonaires graves, 31 encéphalites…» Mais c’est aussi parce qu’elle n’a pas le choix. Elle a hérité de la patate chaude de sa prédécesseur, Marisol Touraine.

 

En février, le Conseil d’Etat a en effet exigé du gouvernement qu’il prenne une décision : soit il impose aux industriels la commercialisation d’un vaccin pour les seuls DT-polio (car l’unique vaccin disponible aujourd’hui dans les pharmacies couvre d’autres maladies recommandées mais non obligatoires), soit il modifie la loi… pour supprimer toute obligation ou, au contraire, l’étendre aux autres pathologies. Agnès Buzyn n’a plus que deux mois pour rendre sa copie définitive !

 

Une hérésie pour certains

 

«Ce serait une hérésie ! Les vaccins ont des effets secondaires, neurologiques, musculaires… mal mesurés et parfois irréversibles. On parle des morts de maladie, jamais de ceux des vaccins. Alors, on ne laissera pas faire», déclare Jacques Bessin, vent debout. Le président de l’Union nationale des associations citoyennes de santé (UNACS) brandit «le droit médical de chacun». «Il y a d’autres moyens que le vaccin pour contrer les maladies : l’accès à l’eau potable dans le monde, de meilleures hygiènes de vie et d’alimentation», affirme-t-il.

 

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Déjà cet hiver, avec une grippe très meurtrière, le sujet de la vaccination avait suscité émoi et divisions. Il est bien parti pour ne pas prendre de vacances cet été.

 

 

QUESTION DU JOUR. Faut-il rendre davantage de vaccins obligatoires ?

 

 

Les chiffres

1938. Le vaccin contre la diphtérie devient obligatoire. Deux ans plus tard, c’est au tour du tétanos puis de la poliomyélite en 1964. Ces trois vaccins sont les seuls obligatoires à ce jour.

189 cas de rougeole ont été déclarés entre le 1er janvier et le 30 avril. C’est quatre fois plus que l’an passé, en particulier à cause d’une épidémie en Lorraine. Ils ont entraîné 18 pneumopathies graves.

24 000 cas de rougeole depuis 2008 et 10 décès.

 

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