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Commentaire du CAFFES – 10/06/2016 – « Prévenir la radicalisation ? Mission impossible sans prévenir dans son ensemble le phénomène sectaire. »

10 juin 2016

L’emprise sectaire reste un problème d’actualité. La radicalisation, qui n’est qu’une forme de celle-ci, agite les médias et politiques. S’il est incontestable qu’elle constitue aujourd’hui, un problème de masse il ne faudrait pas qu’elle devienne « l’arbre » derrière lequel se cache la « forêt » des autres formes mises en œuvre par d’autres mouvements profitant de son ombre pour se développer et prendre de la puissance.

Les projecteurs étant braqués sur cette forme particulière, hyper moderne et surdéveloppée, de l’emprise sectaire, cela offre en effet des opportunités non négligeables aux autres mouvements qu’ils soient établis connus et reconnus, embryonnaires ou en devenir.

Notamment quant :

Aux nouvelles méthodes de recrutement et d’emprise observées à la loupe, leur offrant ainsi une sorte de « manuel de la manipulation » rénové,

A leur développement et/ou expansion en outre favorisée par la méconnaissance chronique qu’ont les institutions de leur existence et des dérives qu’on y constate.

Une méconnaissance qui a d’abord poussé les institutions à demander des travaux d’expertises à des instituts de spécialistes ou à des commissions d’enquêtes. Toutefois, force est de constater que leurs travaux et rapports, aussi complets soient-ils, n’offrent pas de réponses concrètes quant à la gestion du phénomène sectaire. Car, outre le fait que ces travaux à caractère scientifique et/ou politique ne sont pas forcément abordables par tout un chacun, ils ne proposent aucune application susceptible de répondre aux demandes pressantes d’informations et de solutions du public.

Raison pour laquelle les institutions se tournent maintenant vers les associations pour leur demander de préparer, tirées de leur expérience de terrain, des « guides » explicatifs et synthétiques, permettant une approche simplifiée du phénomène sectaire. C’est ainsi que notre association a été amenée, dans l’urgence, à en rédiger deux : l’un portant sur l’intérêt supérieur de l’enfant, et l’autre à destination des maires et élus locaux.

Chacun à sa place

Ce n’était pourtant pas son rôle de le faire au risque de confondre approches théoriques et pratiques du phénomène sectaire. Et de passer sous silence ou de faire passer au second plan, le « savoir-faire » irremplaçable qu’elle détient en matière d’accueil, de prévention et d’accompagnement des personnes et familles concernées.

Ce d’autant que c’est ce même « savoir-faire », cette même spécificité acquise avec humanité, empathie et neutralité que viennent de plus en plus rechercher chez nous les personnels et agents publics qui ne savent plus (ou toujours pas…) à qui s’adresser dès lors qu’ils sont confrontés au phénomène sectaire.

Il en résulte une situation qui ne profite qu’aux mouvements sectaires.

Bénéficiant des mésententes et des ingérences quant aux questions posées et aux réponses-actuellement- données, ils ont tout le loisir de se développer, d’élargir leurs champs d’action, de se diversifier.

Et en bénéficiant surtout du désintérêt général qu’on leur porte depuis l’avènement politico-médiatique de la radicalisation….

Voici le lien vers le sommaire de ce guide :

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