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Bulles n° 126 – Commentaire du CAFFES – Vous avez dit « confusions dommageables » ?

7 juillet 2015

bulles 126L’Union nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu victimes de sectes (UNADFI) édite tous les trimestres un petit bulletin « Bulles » qui se veut être  un « Bulletin de liaison pour l’étude des sectes ».

C’est ainsi que je viens de lire le numéro 126 de juin 2015 de cette publication, intitulé « Confusions dommageables » et qui publie pour justifier de ce titre un bien curieux article «  Confusion concertée et volontaire entre secte et religion ».

Et me voilà replongée des années et des années en arrière ! Aux temps anciens – c’était en 1989 – où pour la première fois avec mon mari, nous avions rencontré la présidente de l’ADFI du Nord qui, au bout de deux heures d’entretien concernant notre situation familiale, nous avait déclaré «  votre fille est adepte d’une secte ». Une secte ? Quelle différence y a-t-il entre une secte et une religion lui avions nous demandé ? Et patatras nous avions posé la question à ne pas poser qui amène à des développements sans fin sans jamais répondre à l’essentiel : l’aide aux familles et personnes en souffrance.

Une  confusion sciemment entretenue, je peux en témoigner pour m’y être opposée tout au long des mandats de présidente bénévole de l’ADFI Nord Pas de Calais Picardie ou encore d’administrateur de l’UNADFI que j’ai exercés – J’ai même été membre du Bureau de cette Union – !  Je ne vois rien derrière le choc des mots « secte » et « religion », derrière le bloc-à-bloc sémantique que cela induit. Si ce n’est qu’il permet à quelques « experts », étalant quelques savoirs universitaires, de s’interposer entre délinquants et organisations délinquantes, d’une part, et leurs victimes, d’autre part. Ce qui a pour conséquence pratique de faire obstacle à toute avancée en faveur des victimes.

Il est temps, il est plus que temps, au regard de l’évolution du phénomène sectaire et des nouvelles formes d’emprise qui affectent douloureusement les familles et personnes concernées, d’en finir avec ce débat stérile entre secte et religion, entre deux termes impossibles à définir. Ce qu’a maintenant parfaitement établi la justice française pour s’en tenir aux seuls actes …dommageables pour les victimes. Sans se préoccuper de savoir si les actes dont elle a à connaître sont le fait d’une secte, d’une religion ou de tout autre appellation incontrôlable!

Charline Delporte, présidente du CAFFES